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Intel face à ses paradoxes : supériorité technique confirmée, mais vagues de licenciements en Oregon

Le géant des semi-conducteurs Intel traverse une période de fortes turbulences. L’entreprise a récemment confirmé de nouvelles suppressions de postes significatives dans ses installations de l’Oregon, s’ajoutant à des coupes déjà drastiques. Pourtant, sur le front technologique, ses processeurs de dernière génération continuent de démontrer une nette supériorité face à la concurrence, comme le prouvent les tests de la nouvelle Surface Pro 9 de Microsoft, qui oppose directement les puces Intel à l’architecture ARM.

Restructuration et coupes budgétaires

Intel s’apprête à licencier 669 employés supplémentaires sur ses sites de Hillsboro et Aloha, en Oregon. Ces nouvelles suppressions de postes, prévues avant la fin de l’année, s’ajoutent à une première vague d’environ 2 500 licenciements intervenue au cours de l’été. Ces mesures d’économie coïncident avec la décision stratégique du groupe, annoncée en août, de suspendre le versement de son dividende aux actionnaires à compter du quatrième trimestre, un signal clair des défis financiers auxquels l’entreprise est confrontée.

La Surface Pro 9, un banc d’essai révélateur

Parallèlement à ces difficultés internes, la nouvelle Surface Pro 9 de Microsoft, sans doute le produit le plus attendu de la marque cette année, met en lumière la puissance de la technologie Intel. L’appareil est commercialisé en deux versions distinctes : l’une équipée d’un processeur Intel de 12e génération, et l’autre d’une puce « maison » basée sur l’architecture ARM, le Microsoft SQ3. Ce dernier est d’ailleurs le premier de la gamme à intégrer une connectivité 5G.

L’architecture Intel domine largement l’ARM

Les tests comparatifs menés sur ces deux modèles sont sans appel. La configuration équipée d’un Core i7-1255U (avec 16 Go de RAM) surclasse nettement le modèle SQ3 (disposant de la même quantité de mémoire vive). Sur le benchmark Geekbench 5.4, le processeur Intel obtient 1633 points en single-core et 8541 en multi-core, tandis que la puce ARM plafonne respectivement à 1125 et 5849 points. L’écart de performance oscille donc autour de 45 %, quel que soit le scénario d’utilisation.

Cette tendance se confirme lourdement lors de tâches exigeantes. Pour transcoder une vidéo de 6,5 Go du format 4K vers 1080p via Handbrake, il n’a fallu que 584 secondes au Core i7. La même tâche a nécessité 778 secondes pour le processeur SQ3, soit un écart de performance de 40 % en faveur d’Intel.

Autonomie contre performance : le dilemme

Le tableau n’est cependant pas totalement noir pour la puce ARM. Microsoft n’a jamais vanté les performances pures de sa version 5G, mais plutôt son autonomie. Sur ce point, le SQ3 tient ses promesses. Lors d’un test de navigation web en Wi-Fi (luminosité de l’écran réglée à 150 cd/m2), le processeur ARM a tenu 11 heures et 17 minutes, contre 9 heures et 50 minutes pour le processeur Intel. En revanche, il faut noter que les deux machines s’avèrent catastrophiques pour le jeu vidéo ; le Core i7-1255U atteint péniblement 24,1 images par seconde sur Sid Meier’s Civ 6: Gathering Storm, contre seulement 14,3 pour le SQ3.

Une différence de prix qui fait réfléchir

Si les puces dérivées de Snapdragon, comme le SQ3, s’illustrent dans le domaine de l’endurance, l’écart de performance avec Intel reste massif. La question se pose alors de la justification de l’écart de prix, s’élevant à 360 € à configuration matérielle égale (hors stockage). Les clients resteront les seuls décisionnaires, devant arbitrer entre la puissance brute offerte par un Intel en pleine restructuration et l’autonomie supérieure de la version ARM.