Cap Canaveral, Floride – Une avancée pour l’exploration spatiale américaine

Jeudi, depuis la base de lancement de Cap Canaveral en Floride, la fusée « New Glenn » de Blue Origin, entreprise spatiale fondée par Jeff Bezos, a décollé avec succès. Ce lancement, attendu depuis plusieurs jours, avait été reporté à deux reprises en raison de conditions météorologiques défavorables. Il marque non seulement le début d’une nouvelle mission vers Mars, mais aussi un jalon technique : pour la première fois, le premier étage de cette fusée a effectué un retour contrôlé et s’est posé sans encombre sur une plateforme flottante dans l’Atlantique. Une prouesse qui permettra à Blue Origin de réutiliser cette partie de la fusée lors de missions futures.

Mission Escapade : deux sondes pour étudier Mars

À bord de la fusée se trouvaient deux orbiteurs, baptisés « Blue » et « Gold », envoyés dans le cadre de la mission « Escapade » de la NASA. Ces engins doivent atteindre l’orbite martienne en 2027. Leur objectif : observer pendant près d’un an les effets du vent solaire sur l’atmosphère de la planète rouge. Les données recueillies permettront aux chercheurs de mieux comprendre comment les interactions entre le vent solaire et le faible champ magnétique martien ont contribué à l’érosion de son atmosphère, autrefois plus dense.

Selon la NASA, l’analyse de ces phénomènes pourrait s’avérer essentielle pour protéger de futurs équipages humains contre les risques liés à la météo spatiale lors d’éventuelles missions habitées sur Mars. Ces observations contribueront aussi à élucider pourquoi cette planète, qui a autrefois pu abriter de l’eau liquide, est devenue aride et hostile.

Blue Origin face à SpaceX : une rivalité relancée

Le succès de ce lancement intervient dans un contexte stratégique pour Blue Origin. Fin octobre, la NASA a annoncé qu’elle allait relancer l’appel d’offres pour la mission lunaire « Artemis », à la suite de plusieurs déboires techniques rencontrés avec SpaceX, entreprise concurrente dirigée par Elon Musk. Cette décision ouvre une opportunité pour Blue Origin, qui pourrait ainsi jouer un rôle central dans les futurs projets lunaires américains.

Les États-Unis ambitionnent en effet de poser à nouveau des astronautes sur la Lune d’ici 2029, une première depuis la fin du programme Apollo au début des années 1970. Quant à une mission habitée vers Mars, la NASA estime qu’elle ne pourrait avoir lieu avant les années 2030.

Notre système solaire va beaucoup plus vite que prévu

Des résultats inattendus venus d’Allemagne

Pendant que les regards sont tournés vers Mars, une équipe de chercheurs de l’Université de Bielefeld en Allemagne bouscule la compréhension actuelle de notre système solaire. Menée par l’astrophysicien Lukas Böhme, l’étude révèle que notre système solaire se déplace dans l’espace à une vitesse plus de trois fois supérieure à celle prédite par les modèles actuels.

Des implications majeures pour l’astrophysique

Si cette découverte n’a pas d’impact direct sur notre vie quotidienne, elle pourrait néanmoins changer notre vision de l’Univers. « Nos analyses indiquent que les bases de nos modèles cosmologiques doivent être repensées », affirme Böhme. Les résultats ont été obtenus grâce à un réseau de radiotélescopes répartis à travers toute l’Europe, permettant aux scientifiques de mesurer ce qu’ils appellent le « vent de déplacement » provoqué par le mouvement de notre système solaire à travers le cosmos.

Ces nouvelles données pourraient avoir des conséquences profondes sur notre compréhension de la structure même de l’Univers et invitent les chercheurs à revoir les hypothèses fondamentales sur lesquelles reposent les modèles actuels de l’astrophysique.