
Alors que les marchés financiers observent avec prudence la situation budgétaire de la France, le pays confirme son statut de vivier d’entreprises technologiques de premier plan, activement courtisées par les puissances industrielles mondiales comme la Corée du Sud. Deux réalités qui illustrent la position complexe de l’économie française sur la scène internationale.
La note de la France sous la loupe des marchés
En cette fin de semaine, la place boursière allemande devrait connaître une ouverture sans grand changement. Le DAX, l’indice phare de Francfort, avait clôturé la veille sur une hausse de 1,4 %, à 23 674,53 points, porté par une baisse des taux d’intérêt aux États-Unis. Les experts anticipent une journée de transactions calme, en l’absence de nouveaux catalyseurs majeurs.
Cependant, tous les regards sont tournés vers la France. Ce soir, l’agence de notation DBRS doit publier son évaluation de la solvabilité du pays. Cette annonce est particulièrement attendue après que l’agence Fitch a dégradé la note de crédit de la France de « AA- » à « A+ » la semaine dernière, invoquant la crise budgétaire comme principale justification. La nervosité des investisseurs est palpable, comme en témoigne la hausse des rendements des obligations françaises. Fait marquant, le taux des obligations à dix ans a même temporairement dépassé celui de ses homologues italiens jeudi, un signal fort de l’inquiétude des marchés.
Un forum d’investissement pour attirer les géants technologiques français
Dans un tout autre registre, Paris a accueilli ce vendredi un important « Forum d’investissement Corée-France », organisé à l’hôtel Shangri-La par le ministère sud-coréen du Commerce, de l’Industrie et de l’Énergie, en collaboration avec l’agence de promotion des investissements KOTRA. L’événement a réuni une centaine de dirigeants d’entreprises françaises de premier plan, parmi lesquelles des fleurons de l’aérospatiale comme Airbus, Dassault Systèmes et Safran, mais aussi des spécialistes de l’hydrogène tel qu’OPmobility et des gaz industriels comme Air Liquide.
L’objectif de cette rencontre était de présenter les politiques sud-coréennes de soutien aux industries de pointe, l’environnement d’investissement attractif du pays et les opportunités de coopération technologique. Les discussions ont également porté sur les stratégies de neutralité carbone, un enjeu clé pour les industries d’avenir.
Valeo, un exemple de coopération réussie
Pour illustrer le potentiel d’une collaboration fructueuse, Mark Vrecko, PDG de la division « conduite autonome » de l’équipementier automobile Valeo, a présenté une étude de cas sur les succès de son groupe en Corée du Sud. En 2022, Valeo a inauguré une usine de pointe à Daegu, spécialisée dans les composants pour véhicules autonomes.
Cette initiative, baptisée Valeo Mobility Korea, a suscité un vif intérêt. M. Vrecko a souligné l’impact positif de cet investissement sur l’écosystème local. L’entreprise a noué des partenariats avec des universités et des lycées techniques de la région pour former et recruter de la main-d’œuvre qualifiée. Parallèlement, Valeo a développé une chaîne d’approvisionnement solide en collaborant avec des fournisseurs de composants locaux, contribuant ainsi de manière significative au développement économique régional.
La Corée du Sud déroule le tapis rouge
Prenant la parole lors de l’ouverture du forum, Yoo Beop-min, directeur général de la politique d’investissement au ministère, a réaffirmé l’ambition de son pays. « Dans des chaînes de valeur industrielles de plus en plus sophistiquées, la coopération en matière d’investissement entre les nations est essentielle pour stimuler l’innovation mondiale et construire des chaînes d’approvisionnement résilientes », a-t-il déclaré.
Pour attirer les investissements étrangers qui contribuent à la stabilité de l’approvisionnement, au renforcement technologique et à la création d’emplois, la Corée du Sud s’est engagée à renforcer ses mesures incitatives, notamment par des aides financières directes, et à lever les obstacles réglementaires. Le ministère prévoit d’intensifier ses opérations de relations investisseurs dans des pays cibles stratégiques comme l’Allemagne et le Japon, en collaboration avec les autorités locales et les agences compétentes.