
L’économie française montre de nouveaux signes de faiblesse après la pause estivale. L’activité du secteur privé s’est contractée en septembre à son rythme le plus rapide depuis cinq mois, plombée par le recul simultané des secteurs manufacturier et des services. Cette tendance, révélée mardi par l’indice PMI de S&P Global, assombrit les perspectives pour la deuxième économie de la zone euro.
Des chiffres clés dans le rouge
L’indicateur de référence, l’indice PMI composite HCOB Flash, est tombé à 48,4 en septembre, contre 49,8 en août. En passant plus nettement sous le seuil des 50 points, qui sépare la croissance de la contraction, il atteint son plus bas niveau depuis avril.
Cette détérioration concerne l’ensemble des secteurs :
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Le secteur manufacturier est particulièrement touché. Son indice PMI a chuté à 48,1, après avoir brièvement franchi la barre des 50 en août (50,4). L’indice de la production manufacturière s’est effondré à 45,9, son plus bas niveau en sept mois.
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Le secteur des services n’est pas épargné et voit son indice PMI reculer à 48,9, contre 49,8 en août, signalant une contraction pour le deuxième mois consécutif.
Tous ces chiffres sont inférieurs aux attentes des analystes, signalant une dégradation plus rapide que prévu de la conjoncture économique.
Une demande intérieure atone comme principale cause
La cause principale de ce ralentissement est une demande intérieure toujours aussi faible. Les nouvelles commandes enregistrent leur seizième mois consécutif de baisse, illustrant les difficultés des entreprises à remplir leurs carnets de commandes dans un climat de consommation morose.
Jonas Feldhusen, économiste à la Hamburg Commercial Bank (HCOB), analyse la situation : « Après des signes de stabilisation dans le secteur privé français durant l’été, les données de septembre agissent comme un retour brutal à la réalité. L’activité économique en France s’est affaiblie plus fortement qu’à aucun autre moment depuis avril », explique-t-il. Il souligne que le fait que l’indice composite soit en zone de contraction depuis plus d’un an « met en évidence les perspectives économiques moroses du pays ».
Des perspectives assombries par le contexte politique
Selon l’analyse de HCOB, la situation politique intérieure tendue pourrait avoir un impact négatif sur la consommation des ménages et les décisions d’investissement des entreprises. Bien que les gains de salaires réels devraient en théorie stimuler la consommation, cette reprise de la demande ne s’est pas encore matérialisée et ne le fera probablement pas tant que le blocage politique persistera.
Dans le secteur des services, même si les pressions sur les coûts se sont atténuées, les entreprises ont dû baisser leurs prix de vente pour tenter de stimuler une demande chancelante. Du côté manufacturier, l’élan positif observé en août s’est complètement dissipé. Les indicateurs avancés, comme le volume des achats et les perspectives d’activité future, ne laissent entrevoir aucune amélioration majeure dans les mois à venir.
Une lueur d’espoir sur le front de l’emploi
Seule note légèrement positive dans ce tableau assombri : l’emploi dans le secteur privé a continué de progresser pour le deuxième mois consécutif, bien que de manière marginale. Cependant, cette résistance du marché du travail ne suffit pas à compenser une confiance des entreprises qui reste très faible, pesant sur les perspectives à moyen terme. La France semble ainsi s’imposer comme l’un des maillons faibles de l’économie européenne en cette rentrée.